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Etudiants à Paris,
un témoignage de Mokrane et Djaffer*

 

C’était un rendez-vous, notre rendez-vous pour découvrir ceux qui ont pu réconcilier commodément la sagesse et la jeunesse. Ils respirent à pleins poumons, prêts à saisir la vie à pleins bras, jeunes, sympas et dynamiques. Il s'agit de Mokrane Kloul et Djaffer Hadid dans une discussion amicale et sincère. Un témoignage à lire…

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…Partir à Paris faire des études… quelle était la motivation…

Djaffer : Il me semble que je cherchais à se libérer de quelque chose, à inventer une sorte d’alternative pour mon épanouissement moral et social. Je voulais voyager, savoir plus, aller loin.
Mokrane : pour moi, ma première intention était un désir d’épanouissement personnel et l'envie de « passer » les frontières et voir ailleurs.
Djaffer : il faut souligner tout de même que la motivation diffère d’un individu à un autre. Elle est définie selon son âge, sa situation familiale et son statut social. En outre, je pense, sans prétendre faire une règle, que s’il y’a des cas d’étudiants qui partent à l’étranger dans le premier souci est de suivre leurs études, la plupart d’entres nous, raisonnent par l’esprit d’immigration traditionnelle, c’est à dire économique.
Mokrane : en effet, nous pouvons facilement trouver des explications réelles ou simplement nécessaires. Mais j’ose risquer une interprétation autre que celle qu’on entend ordinairement. Il s’agit bel et bien du « suivisme aveugle ». La tentation à bien sa place dans ce phénomène d’exode d’étudiants. Nous partons sans réfléchir profondément.
Djaffer : on est mal informé, mais surtout mal sensibilisé. On ne sait pas réellement ce qu’ils nous attendent.
Mokrane : le comble d’ironie ; est que l’information qui circule est celle qui concerne les démarches à effectuer pour obtenir un visa.

Enfin, arrivés en France…

Mokrane : c’est le choc ! On se retrouve face à une réalité pour laquelle on ne s’est pas préparé.
Djaffer : l’insertion dans la sphère sociale et à l’enceinte universitaire n’est pas du tout encouragée…enfin un choc oui ! Mais il est éphémère. Tout juste après, on commence à réaliser et à constater.

Et les choses sérieuses commencent…

Djaffer : tu veux dire les cours, et bien oui. Le système scolaire et l’aspect pédagogique sont très différents de ceux auxquels on s’est habitué. Évidemment, même si le système reste toujours imparfait, il est tout de même meilleur que le nôtre.
Mokrane : au fait, le fonctionnement de l’enseignement est différent dans la mesure ou les choses s’appuient sur les moyens, et ici les moyens ce n’est pas ce qui manque.

Des difficultés qui vous entravent peut-être …

Mokrane : en effet, on arrive mal à joindre les deux bouts, les études et le travail.
Djaffer : tout le monde sait que la plupart des étudiants étrangers qui sont dans les universités françaises sont dépourvus des bourses d’études. Donc, le recours au travail est nécessaire pour répondre aux besoins quotidiens de la vie (nourriture, loyer, études …). Mais quand on sait que le Job des étudiants est rigoureusement réglementé (17 H de travail par semaine autorisées) Bonjour les problèmes !

D’autres problèmes… !

Mokrane : à proprement dit, la réglementation a été élaboré dans l’esprit de nous protéger. Mais notre situation précaire fait qu’elle nous entrave.
Djaffer : il n’y a rien à cacher dans la lourdeur de l’administration Française, pour ne pas dire la bureaucratie Française.
Mokrane : on te traîne, et on exerce une sorte de pression afin de lâcher.

Personne ne vous aides… !

Djaffer : Il existe beaucoup d’associations, syndicats et collectifs au sein des universités qui sont sensés nous aider, nous orienter. Mais tout est fictif et décor sans réelle efficacité.
Mokrane : à titre personnel, je n’ai pas sollicité d’aide. Mais je constate que les étudiants étrangers sont vraiment exclus de ce cadre.

Et la solution…

Djaffer : la première exigence est de réussir son cursus scolaire afin d’aboutir à un éventuel changement de statut.
Mokrane : Changement de statut qui réclame, biensûr, un certain nombre de conditions extrêmement difficiles.

Tout est difficile apparemment…que peut-on dire aux autres qui ne sont pas encore là…

Djaffer : l’objectif n’est pas de freiner les autres. Certainement il’ y a toujours des issus. Mais la vérité est fortement bonne à dire. J’invite tous les futurs « embarqués » à bien s’informer et à s’armer du courage.
Mokrane : Partir est une question personnelle, un choix privé. Par contre ce qui est nécessaire à savoir et à avoir, c’est la préparation matérielle et psychologique.


Réalisé le 27.10.2005 par Amnay


* Djaffer Hadid : DEA en recherche comparative sur le développement
À l’école EHESS (Ecole haute études en science sociale) Paris 6ème
Mokrane Kloul : DIU (diplôme inter universitaire)
En science économique et sociale de la santé Université Paris VII